Outre de nombreux objets des anciens abattoirs, on y trouve le premier règlement des abattoirs de 1877, des photos et des films de différentes époques ainsi que des plans originaux des bâtiments désormais classés monuments historiques - complétés par des souvenirs d'anciens collaborateurs des abattoirs et de maîtres bouchers.
Le point d'orgue incontesté de l'exposition est toutefois un invité spécial : le taureau des abattoirs. Pendant plus de cent ans, la tête de taureau a trôné au-dessus de l'entrée des abattoirs. Après la fermeture de l'établissement, elle a subitement disparu et a été considérée comme perdue pendant des années. Jusqu'à ce qu'elle réapparaisse à l'occasion d'une manifestation au centre culturel des abattoirs et soit accueillie par la directrice des finances de Bienne présente sur place.
En raison de ses petits problèmes de vieillesse, le taureau des abattoirs a passé les derniers mois dans un endroit sûr, à l'abri des intempéries. Avant de retrouver sa place d'origine, il doit en effet se soumettre à un traitement esthétique intensif. Pour l'instant, on ne sait pas encore qui prendra en charge les frais.
Le taureau est d'autant plus heureux de pouvoir passer les trois prochains mois au Nouveau Musée de Bienne, où il fait chaud et sec - et où il peut jouir d'une bonne compagnie :
"Quand on est venu me chercher la semaine dernière, j'ai d'abord cru que j'allais retourner à mes abattoirs bien-aimés. Comme en septembre 2022, lorsque j'ai pu participer pendant deux jours aux jubilé des abattoirs. Quelle fête ! De la musique, des lumières colorées, de la nourriture délicieuse - et tant d‘invités qui m'ont admiré et photographié...
Je m'étais pourtant trompé : en raison de mon âge, j'ai besoin d'urgence d'une cure de jouvence avant de pouvoir retourner définitivement aux abattoirs, à ma place habituelle. J'ai donc été d'autant plus heureux de l'offre qui m'a été faite de pouvoir passer les mois d'hiver humides à l’abri au musée.
Me voilà donc à nouveau entouré de gens adorables. Ils m'ont amené ici avec soin et m'ont accroché avec précaution. L'emplacement est unique : j'ai un contact visuel direct avec tous les visiteurs et je peux les saluer dès leur arrivée.
Contrairement à ma place habituelle sous le pignon des abattoirs, on peut ici m'admirer de près. Les détails de ma beauté en métal sont ainsi pleinement mis en valeur !
C'est pourquoi j'espère qu'après ma période au musée, je partirai bientôt en cure au printemps. J'en ai besoin pour pouvoir à nouveau être accroché à l'extérieur, sous le pignon. C'est là qu'est ma place : après tout, moi et les abattoirs sommes désormais officiellement classés monuments historiques...
Mais d'ici à ce que je puisse y retourner, je vais d'abord profiter des mois au musée, avec beaucoup de visiteurs curieux de Bienne et de toute la Suisse.
Ensuite, je me réjouis de passer d'un lieu culturel à l'autre et de contempler, de ma place surplombant les abattoirs, l'animation qui y règne. Sur un bistrot animé avec des gens joyeux, sur des concerts et de l'art en tout genre, sur des oasis de verdure et une Suze remise à ciel ouvert. À la place des voitures d'occasion, il y aura des bulles de savon magiques qui éclateront de temps en temps au bout de mes cornes fraîchement polies..."
L‘exposition "Viande pour Bienne" ouvre ses portes jeudi, le 27 octobre à 15h32 au Nouveau Musée Bienne